Depuis ses origines, les JO vacillent entre spectacle universel et instrument de soft power. Mais aujourd’hui, avec un CIO dirigé par une nouvelle présidente, Madame Kirsty Coventry, succédant à Monsieur Thomas Bach dont le mandat de 12 ans est arrivé à terme (il était président depuis 2013), les JO se réinventent au cœur d’enjeux sociétaux et géopolitiques.
Madame Kirsty Coventry, ancienne nageuse zimbabwéenne et membre du Comité International Olympique (CIO) depuis 2013, a été élue par la Session du CIO. Elle a reçu le flambeau de la part de son prédécesseur lors d’une cérémonie organisée à Lausanne, en Suisse. Ce changement, avec une nouvelle génération, vise à apporter une nouvelle dynamique au sein du mouvement olympique. Le premier défi de Madame la Présidente sera d’organiser les Jeux Olympiques d’hiver dans les villes de Milan et Cortina en 2026.
Un show planétaire mais instrumentalisé.
Chaque édition rassemble différents médias, sponsors et surtout spectateurs et téléspectateurs via les droits TV. Cette affluence permet de générer des milliards de dollars. Pour les pays organisateurs, c’est le moment de se montrer au-devant de la scène, de se forger une image moderne et puissante. À Sotchi (2014) en Russie et à Pékin (2008, 2022) en Chine, les cérémonies époustouflantes ont longtemps été vues comme des vitrines politiques plus que sportives. Un phénomène qui perdure, car les capitales, les unes comme les autres, réalisent des mises en scène afin d'afficher leur grandeur et de montrer l’exemple aux autres pays.
Le CIO a prévu des réformes suite aux contestations.
Avec l’arrivée de Kirsty Coventry, première femme et première Africaine présidente du CIO, l’institution se dirige vers de nouvelles perspectives en devenant plus transparente. Elle annonce plusieurs réformes.
1. Inclusion et diversité.
Elle s’engage à créer un mouvement plus inclusif, notamment avec la participation des athlètes transgenres et intersexes, suite aux récents événements survenus lors des Jeux de Paris 2024, tels que la disqualification d'Imane Khelif et de Lin Yu-Ting. Elle souhaite la mise en place d'un groupe de travail pour aboutir à une décision sur ce sujet complexe.
2. Clarification des rôles et des responsabilités.
Elle souhaite une meilleure définition des rôles de chaque acteur du mouvement olympique afin de renforcer la confiance et la crédibilité.
3. Maintenir la neutralité.
Dans un contexte géopolitique tendu, elle s’engage à maintenir la neutralité du CIO vis-à-vis des tensions internationales.
4. Lutte contre la corruption et le dopage.
Une politique de tolérance zéro sera appliquée à la corruption, au dopage et à tout comportement non éthique.
5. Participation des athlètes russes et biélorusses.
Elle devra prendre une décision concernant la participation de ces athlètes aux JO, probablement en tenant compte des conditions déjà mises en place lors des Jeux de Paris.
6. Révision du programme sportif.
Elle envisage une révision du programme sportif afin de tenir compte de la capacité des villes hôtes et de l’écosystème, pour permettre un équilibre entre les sports existants et les nouveaux.
Enfin, les Jeux Olympiques restent avant tout un divertissement mondial, mais porteur de messages politiques : soft power, diplomatie, droits humains, géopolitique, genre. Sous la direction de Kirsty Coventry, le CIO tente de mettre en œuvre une formule prônant transparence et équité. Mais la question demeure : le sport peut-il véritablement rester neutre face à des défis aussi pesants ?
Markenley Gentil.
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