Le murmure des draps froissés.
Il n’y a pas eu de musique. Juste le souffle de la nuit, et ce frisson dans le creux de mon ventre. Il était déjà là, assis au bord du lit, les yeux posés sur moi comme une promesse. Je n’avais rien dit. Je n’avais pas besoin.
Le silence entre nous n’était pas vide. Il était chargé. D’envies suspendues, de gestes retenus, de battements de cœur trop forts pour être ignorés.
Je l’ai rejoint sans un mot. Nos corps ont parlé à notre place.
Le drap était encore froid, mais sa peau, elle, brûlait. Il m’a allongée doucement, comme on ouvre un livre précieux, et j’ai senti le froissement des tissus sous mon dos. Ce bruit ,ce chuchotement soyeux me donnait l’impression d’entrer dans un autre monde. Un monde qui ne connaissait ni l’heure ni la pudeur.
Ses mains ont glissé sur moi avec lenteur, comme s’il écrivait une lettre sur ma peau. Chaque frôlement faisait parler les draps. Des frissons. Des soupirs. Et ce murmure feutré, discret mais si présent, comme s’ils étaient témoins, complices de notre vertige.
Le drap se froissait à chacun de mes mouvements. Sous ses doigts, je me cambrais, je cherchais, j’appelais. Et à chaque fois, le lit répondait. Ce son discret, cette matière qui bruisse, m’excitait davantage que mille mots.
Je ne savais plus ce qui faisait le plus de bruit : ma respiration haletante, le martèlement de mon cœur ou le doux frottement du coton contre nos peaux. Chaque ondulation, chaque coup de rein, chaque glissement de hanche tissait une symphonie intime.
Le drap s’enroulait autour de ma cheville, se coinçait entre mes cuisses, s’agrippait à mes reins comme un témoin jaloux. Et moi, j’oubliais tout sauf sa langue, ses doigts, son souffle dans mon oreille. Tout sauf cette chaleur qui montait, et qui a fini par exploser dans un cri étouffé dans l’oreiller.
Quand ce fut fini, nous avons repris notre souffle.
Et dans le silence revenu, les draps ont chuchoté encore…
Comme pour dire que ce n’était que le début.
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