Dans ce tribunal improvisé, deux camps se sont opposés. D’un côté, la batterie d’avocats de la jeunesse, robes noires ajustées et regards déterminés, a accusé l’État de manquements graves à ses obligations : l’éducation en crise, un système de santé défaillant, et une sécurité devenue mirage. Les plaidoiries étaient vibrantes, portées par la conviction que ces droits ne sont pas des privilèges mais des garanties constitutionnelles.
De l’autre côté, les avocats représentant l’État ont tenté de défendre leur bilan, évoquant les efforts consentis pour améliorer la vie de la population. Mais leurs arguments ont rapidement été stoppés par une objection ferme : « Prouvez-le ! », a lancé la partie jeunesse, exigeant des faits concrets, pas seulement des promesses.
Le public, suspendu aux échanges, avait l’impression d’assister à un véritable procès. Les répliques fusaient, les regards s’affrontaient, et l’ambiance avait ce mélange unique de tension et d’engagement citoyen.
Au terme des débats, le verdict symbolique est tombé : l’État est reconnu responsable et sommé de réparer ses torts envers la jeunesse, en assumant pleinement ses responsabilités.
Au-delà de la mise en scène, l’initiative a permis à ces jeunes Carrefourois de s’initier à l’art oratoire, de comprendre le fonctionnement de la justice et, surtout, de rappeler avec force que la jeunesse haïtienne ne se contente plus de subir : elle exige d’être entendue.
Jimmy GUERRIER
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