Né dans un pays où les crises sociopolitiques et économiques se succèdent, le natif de la Cité des poètes a très tôt compris que l’art ne devait pas rester muet face aux inégalités, aux injustices et à l’écart gigantesque qui existe entre l’élite et la masse. Pour lui, la musique est un moyen de résistance, un outil de dénonciation et un espace d’expression pour ceux qui n’ont pas de voix. C’est ainsi que ses chansons se transforment en manifestes, en cris du cœur, en récits de souffrance mais aussi en chants d’espoir et de résilience.
À travers des morceaux comme «Agoyé», il nous rappelle qui nous sommes, d’où nous venons et les dangers, mauvais traitements et calamités que nous avons surmontés afin de devenir la première nation noire indépendante aux yeux du monde entier. Cette chanson résonne comme un appel à la mémoire collective et à la révolte, inspirant toutes les autres nations encore enchaînées et meurtries par leurs oppresseurs.
Dans la même lignée, il propose « Mato » , une musique qui met en lumière l’insensibilité de nos dirigeants, indifférents à la pauvreté du peuple tant qu’eux-mêmes sont à l’abri de tout danger. Par cette œuvre, il dénonce les dérives, les détournements de fonds et les escroqueries commis par ceux qui devraient protéger la nation, notamment à travers les aides internationales destinées à soulager la misère d’un peuple à bout de souffle.
Ces morceaux résonnent comme des appels vibrants : ils racontent les blessures d’Haïti, mais aussi la beauté, la force et la résistance de son peuple. Sa plume s’imprègne du quotidien, de la misère et de la souffrance, mais aussi de la résilience, cette capacité à se relever malgré tout. Sous le feu des projecteurs, il continue à défendre les opprimés. En prenant son bâton de pèlerin, il choisit d’insuffler un sentiment d’appartenance, de persévérance et d’espoir, devenant ainsi la voix d’un peuple en quête de justice et de dignité.
"Un artiste ne doit pas être indifférent à la souffrance de ses semblables" aime-t-il répéter.
Lui en a fait un véritable leitmotiv. Dans ses textes, la corruption, l’exclusion sociale et la violence sont omniprésentes, illustrant l’état dégradant du pays. Ses paroles, à la fois tranchantes et réconfortantes, portent des messages d’unité et d’espérance.
Beaucoup pensent qu’il ne fait que dénoncer, mais ils se trompent. Sa musique dépasse la simple critique : elle rassemble, elle mobilise, elle appelle au changement. Dans les festivals, les concerts de quartier ou les grandes salles, il exhorte la jeunesse à croire en son pouvoir de transformer la société. Là où certains ne voient que désespoir et chaos, lui perçoit une possibilité de renouveau grâce à la culture.
Son implication, sa force, son courage et sa détermination démontrent qu’un artiste peut être bien plus qu’un simple spectateur ou un instrument de divertissement. Il peut devenir une conscience, un leader, un rassembleur, un motivateur, un penseur et un catalyseur de changement. À travers sa musique, il prouve aux jeunes qu’ils peuvent accomplir de grandes choses, pour peu qu’ils aient de la volonté, du courage, du travail, de la patience et de la force.
Jean Jean Roosevelt s’impose ainsi comme une voix qui refuse l’oubli et le silence, une voix entièrement au service de son pays.
Mais une question demeure : parviendra-t-il à atteindre son but ?
Marckenley Gentil.
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